Millésime 2023

L'année 2023 a été marquée par les effets du changement climatique. Ce sont justement les pluies plus fréquentes et parfois aussi les averses de grêle intenses qui ont entraîné des pertes de récolte plus importantes dans certaines régions d'Italie. Au total, la récolte de cette année s'élève à près de 40 millions d'hectolitres, soit environ 20 pour cent de moins que l'année dernière. Les régions viticoles du sud du pays enregistrent des baisses particulièrement importantes. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles : De nombreux raisins blancs présentent une bonne acidité et des arômes intéressants, de sorte que de nombreux viticulteurs s'attendent certes à une baisse des quantités et à une hausse des prix, mais à une qualité élevée constante, voire meilleure.

Baisse des récoltes dans presque toutes les régions

Dans le nord, où les rendements sont élevés, les vendanges se sont déroulées en grande partie sans problème, tandis que dans le centre et surtout dans le sud du pays, le mildiou a causé des pertes importantes, parfois dramatiques. Le recul de la production concerne presque toutes les régions viticoles italiennes, mais surtout les plus importantes et les plus grandes régions productrices. La Vénétie a ainsi enregistré une baisse de 10 pour cent, le Piémont de 17 pour cent. La Toscane (-30 pour cent), les Pouilles (-30 pour cent), les Abruzzes (-60 pour cent) et la Sicile (-45 pour cent) ont également enregistré des baisses significatives. Selon les associations Assoenologi, Ismea et UIV, cette nouvelle baisse est principalement due aux températures élevées du mois de septembre, qui ont perduré tout le mois. La chaleur et le manque de pluie ont d'une part eu un effet positif sur la qualité des raisins, mais ont d'autre part entraîné une nette baisse de la quantité récoltée. Riccardo Cotarella, président d'Assoenologi, déclare à ce sujet : "C'est précisément dans des millésimes aussi extrêmes que nous devons mettre en œuvre toutes nos connaissances techniques et scientifiques pour réduire les dégâts causés par un climat toujours plus détraqué".

Vue détaillée des régions

La récolte des raisins pour le millésime 2023 marque la fin d'une année viticole pour les viticulteurs Haut-Adige, qui leur a tout demandé dans les vignes : un printemps d'abord extrêmement sec, puis frais et pluvieux, un été humide avec trois vagues de chaleur et maintenant un automne doré. Celui-ci permet également aux cépages rouges plus tardifs de bien mûrir. Et pour les blancs, les experts s'attendent à des vins frais, fruités et élancés. C'est justement le temps humide qui a donné aux viticulteurs Haut-Adigeun énorme surcroît de travail dans les vignes. "Les quantités de pluie n'ont pas été exceptionnelles, mais le temps est toujours resté humide", explique Barbara Raifer, responsable du secteur viticole au centre d'essai de Laimburg, qui fait référence à la forte pression fongique qui en a résulté. "Il ne fallait jamais relâcher son attention, il fallait rester derrière pour éviter les dégâts", explique également Markus Prackwieser du Gump Hof à Völs. "Grâce aux vendanges manuelles, il est possible dans Haut-Adige procéder à une sélection très approfondie et de n'amener à la cave que d'excellentes vendanges. Nous nous attendons à un millésime frais, frais et juteux, donc à des vins légers et alpins, comme le marché les attend aussi du Haut-Adige ".

Charrière, des Crestes, dans le Val d'Aoste, est dans l'ensemble très satisfait : "Nous nous attendons à une quantité de raisins comparable à celle de la dernière récolte. Nous avons commencé à récolter des raisins sains d'excellente qualité, résultat d'une saison plus régulière avec des précipitations moyennes. Nous avons connu deux pics de chaleur, quelques jours fin juillet et après la mi-août, suivis de journées avec des températures inférieures à la moyenne, ces pics de chaleur sont maintenant la réalité et la question de l'eau devient de plus en plus évidente pour nous aussi".

En Lombardie, qui avait particulièrement souffert de la sécheresse en 2022, des augmentations de 15 pour cent ont été une source de satisfaction. Dans la plupart des régions, la maturation des raisins a commencé dix à douze jours plus tard que l'année précédente. Le mois de mai froid et pluvieux a entraîné des problèmes de péronosporiose, notamment dans de nombreux vignobles biologiques. Dans l'Oltrepò Pavese, en revanche, les précipitations ont été moins importantes que dans le reste de la région et les problèmes d'oïdium ont été plus nombreux que ceux de péronosporiose. La situation a été moins réjouissante sur le lac de Garde, où des averses de grêle à différents stades de la végétation ont causé d'importantes pertes de récolte, notamment dans le Lugana DOC, ce qui devrait entraîner une nouvelle hausse des prix du vin blanc préféré des Allemands.

"En Émilie-Romagne, l'année 2023 restera dans les annales comme une année noire. Alors qu'après un hiver extrêmement sec, on s'inquiétait encore au plus haut point du faible niveau du Pô et de la pénurie de réserves d'eau qui en résultait, les pluies torrentielles des 3, 17 et 18 mai ont provoqué des inondations catastrophiques dans la plaine et de nombreux glissements de terrain dans les collines. Dans certaines régions, il est tombé autant de pluie en mai qu'en toute une année, soit 500 pour cent de plus que la moyenne de mai des vingt dernières années. Les dégâts structurels et économiques sont énormes, même si la récolte totale de la région n'est inférieure que de cinq pour cent à celle de l'année précédente.

Dans le Frioul, en revanche, le mois de juillet a été problématique, avec deux épisodes de mauvais temps qui ont provoqué des dégâts de grêle à grande échelle, ce qui s'est traduit par une perte de production de dix pour cent dans les prévisions de récolte." Merum

Dans le Piémont, on a certes récolté en moyenne environ 17% de raisins en moins, mais les qualités devraient être supérieures à la moyenne. Chez Pio Cesare, on est donc très satisfait : "Après la sécheresse de l'année précédente, les pluies abondantes du printemps 2023 ont permis de rétablir l'humidité et la structure du sol dans nos vignobles, qui ont été très bien préparés par notre équipe pour recueillir et absorber les pluies. Même après un été doux avec des pics de température isolés, nos plantes ont pu terminer leur cycle végétatif sans stress, avec d'excellents résultats, tant en quantité qu'en qualité".

"En Toscane, les estimations des différentes origines divergent fortement. Brunello di Montalcino prévoit une petite baisse de cinq pour cent, le Chianti Classico devrait perdre entre 10 et 15 pour cent, Bolgheri 20 pour cent. "En Toscane, les pluies et les basses températures du printemps ont entraîné une augmentation de la coulure, ce qui a eu un impact négatif sur les rendements (jusqu'à -20 %). En outre, on signale ici aussi une augmentation de l'esca, la maladie de la vigne, et de la cicadelle américaine de la vigne, responsable de la transmission de la flavescence dorée.

En Ombrie, les gelées tardives d'avril et le mildiou, après des mois de mai et juin pluvieux, ont surtout posé des problèmes au sagrantino et ont fait baisser les prévisions de récolte pour la région de 20 pour cent par rapport à 2022. Pour les cépages blancs, on espère de bonnes valeurs d'acidité et une richesse d'arômes grâce à de fortes variations de température.

Dans les Marche, la pluviométrie a été nettement supérieure à la moyenne historique dès l'hiver, ce qui s'est poursuivi en mai, également pluvieux. Les pluies ont été les plus abondantes depuis 1961, avec une moyenne régionale de 192 millimètres. L'attaque de peronospora qui s'en est suivie dans toute la région a entraîné une perte de production de 25 pour cent, les cépages Montepulciano, Passerina et Chardonnay étant particulièrement touchés.

Dans le Latium également, les pluies de mai et juin ont compromis l'état de santé des vignes à cause de la péronosporose, ce qui a entraîné une baisse de la production de 20 pour cent par rapport à l'année précédente.

En 2023, les régions du sud ont été fermement attaquées par la péronosporiose et ont subi des pertes de récolte parfois considérables. Les Abruzzes ont été particulièrement touchées. Les mois d'avril, mai et juin ont été marqués par des pluies quasi continues. Deux jours de printemps sur trois ont été pluvieux, et jusqu'à la fin juin, les températures étaient également nettement inférieures à la moyenne. La forte pression infectieuse due à la péronosporiose a surtout touché le Montepulciano, moins les cépages blancs. Dans les prévisions officielles de récolte d'Assoenologi, il est question d'une baisse de production de 40 pour cent, et même de 70 pour cent dans un communiqué de presse du consortium et de Coldiretti publié peu avant la clôture de la rédaction.

Le tableau est presque identique dans la petite région voisine du Molise, où ce sont surtout les zones basses, proches de la côte, qui ont été touchées par les attaques de peronospora, entraînant une perte de récolte de 45 pour cent. L'année viticole 2023 n'a pas non plus été placée sous une bonne étoile pour la région de Campanie. De début mai à mi-juin, il a plu presque sans interruption, 39 jours sur 45 étaient des jours de pluie, le printemps le plus humide depuis 15 ans. La récolte est inférieure de 30 pour cent à cause du mildiou.

Dans les Pouilles, il est tombé en mai et juin quatre fois plus de pluie que l'année dernière à la même période. L'oïdium et le mildiou ont tous deux compromis la santé des vignes, entraînant une perte de récolte de 25 pour cent.

En Basilicate, des pertes de récolte ont été enregistrées, notamment sur le Monte Vulture. Ici, en prévision de la sécheresse estivale, il est d'usage de travailler les sols en profondeur au printemps afin de faciliter l'absorption et le stockage de l'eau. Or, c'est précisément ce qui a rendu difficile l'accès aux vignobles détrempés et envasés par les nombreuses pluies, et donc les mesures efficaces contre la péronosporose, si bien que 30 pour cent de pertes ont été enregistrés.

L'année 2023 a été l'une des plus difficiles depuis longtemps, y compris pour les viticulteurs siciliens. Plus de 150 millimètres de précipitations et des vents tempétueux pendant la floraison des vignes ont surtout affecté les variétés autochtones. A cela se sont ajoutés des dommages isolés dus à la chaleur record de juillet, avec des températures atteignant 42 degrés.

La Sardaigne a été touchée par de fortes pluies à partir de la mi-mai et les températures étaient nettement inférieures à la moyenne. En conséquence, le mildiou y a également fait des ravages. En revanche, la chaleur de juillet a provoqué la chute des feuilles et des coups de soleil sur les raisins, surtout dans les vignobles non irrigués. Les pertes de récolte sont toutefois moins importantes (20 pour cent) que dans les régions continentales du sud de l'Italie.

Pour conclure, il convient de souligner une fois de plus que les prévisions de récolte doivent être considérées avant tout comme des données économiques et ne permettent pas de tirer des conclusions sur la qualité du vin. Les pertes de récolte ne disent rien sur le type de vin qu'un viticulteur peut faire avec les raisins sains restants. Certains sont justement au top de leur forme dans des conditions difficiles." Merum

Chaque jour, de nouveaux vins du passionnant millésime 2023 nous parviennent. Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir à les découvrir et à les déguster ! SUPERIORE.DE